A voir en Corse pour vos vacances, Hotel camping gîte chambre d'hôte et location vacances en corse, Corsica, Korsika, balagne, Porto vecchio


Accueil » La Flore en Corse

La Flore en Corse


Plus de 2 500 espèces de plantes poussent en Corse à l’état naturel. 131 d’entre elles sont purement endémiques ; 165 autres sont endémiques de Corse et de régions voisines !

Cette originalité et cette raréfaction ont donc bien heureusement conduit à une protection. Ainsi, 175 espèces sont protégées en Corse notamment par la loi sur la protection des espèces sauvages de France qui repose sur la loi du 10 juillet 1976 relative à la protection de la nature. L’arrêté du 20 janvier 1982, complété en Corse par une liste régionale (arrêté du 24 juin 1986) dresse une liste d’espèces (que vous pouvez demander gratuitement à plusieurs organismes tels que l’office de l’environnement de Corse, le Parc Naturel Régional de Corse…) dont la protection est intégrale ou partielle. De plus cinq réserves protègent cette faune et flore exceptionnelle : l’Etang de Biguglia, où sont protégées quelque 127 espèces d’oiseaux aquatiques, les Iles Lavezzi avec 68 espèces de poissons, les Iles Cerbicales où nichent les cormorans huppés, la réserve de Scandola, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO et les îles Finorcchiarola. Ceci étant la Flore Corse ne se protège pas seulement avec des lois mais c’est à toute personne éprise de la nature et de son prochain qu’il appartient de respecter ou faire respecter un patrimoine naturel merveilleux !

  • LE MAQUIS (environ 200 000 ha)

Maquis corseUn endroit inextricable aux mille senteurs ! On dit « prendre le maquis » pour fuir et s’y réfugier, mais aussi et surtout, comme Napoléon, que les exilés reconnaissaient l’odeur de leur Ile et du maquis à plusieurs kilomètres les yeux bandés… Fleuri tout au long de l’année, le maquis vous dévoilera ses charmes odorants à travers la floraison du lentisque et du myrte en juillet, celle des cistes blancs et roses en mai et de l’incontournable arbousier en automne. Mais le maquis n’est pas seulement un paysage, c’est également un élément essentiel de l’écosystème de la vie des corses. De nos jours encore certains arbustes et autres herbes servent à la conception d’objets traditionnels, de décoration, de produits bienfaisants ou de luxe et de bien-être… moult applications et exploitations sont donc possibles ! Par pitié donc, préservez-le ! Bien trop souvent « éradiqué » par les feux, beaucoup de paysages deviennent lunaires sans lui !

  • Les pozzine (pozzine)

Pozzine CorseSi l’on décompose le mot, on trouvera i « pozzi » (les puits) et le suffixe « ine » qui se rapporte à la végétation alpine ainsi qu’au diminutif de petits puits. Les pozzine sont donc des formations végétales de la haute montagne corse. Ce sont des pelouses herbeuses et hygrophiles qui font davantage penser à de la mousse qu’à de l’herbe, formant ainsi des petits trous d’eau de formes diverses et variées grâce à l’action des cours d’eau. Très sensibles, il faut éviter de les piétiner sous peine de les voir disparaître d’ici à quelques années étant donné l’accroissement de la fréquentation de ces endroits, les bordures de lacs et de rivières.

  • Le myrte

myrthe_corse-corsicaPouvant atteindre jusqu’à 3 mètres de hauteur, le myrte que l’on trouve essentiellement en plaine et près de la mer, est un arbuste touffu aux feuilles persistantes sessiles allongées à nervures centrales marquées. On extrait de ses baies, la liqueur de myrte qui doit être rouge si elle est naturelle (macération des baies dans l’eau de vie et ajout de sucre).

  • L’hellébore de corse (a nocca)

hellebore corsica(a nocca)Bien qu’elle soit toxique, cette plante aux grandes et belles feuilles blanches, était connue autrefois pour ses vertus médicinales populaires. On soignait alors les plaies des bêtes en faisant chauffer les racines pour récupérer le suc et tuer les vers, désinfectant ainsi la plaie. Les feuilles de Nocca étaient également utilisées pour la protection et la conservation de fraîcheur des fromages. Enfin, il n’est pas rare de trouver aujourd’hui encore en abondance autour des fontaines cette plante dont les feuilles servent à canaliser l’eau à la sortie du tuyau.

  • Le thym corse (erba barona)

C’est une plante que vous trouverez dans les régions montagneuses de 500 à 2000 mètres. Essentiellement utilisée en cuisine – tripettes, viandes, sauces – et très prisée, il ne faut surtout pas l’arracher mais la couper avec des ciseaux !

  • L’aulne odorant de Corse

aulne-corseAutrefois utilisé pour confectionner les toits des cabanes de bergers, « u Bassu » est un arbuste endémique qui ne dépasse pas 3 mètres de haut. Ses feuilles sont poisseuses et son parfum résineux, il pousse le long des torrents.

  • La férule commune (a ferula)

ferule_corseLa férule peut être toxique et dangereuse pour les animaux. Autrefois les bergers fabriquaient plusieurs objets tels que des tabourets très légers, des attelles pour fractures, des cannes pour marcher. Pour la reconnaître : la Férule est de grande taille, sorte de fenouil démesuré, vous la trouverez en bord de route dans les sols secs et rocailleux, on en voit beaucoup sur la route de Porto.

  • La grassette

La particularité de cette petite plante est son régime alimentaire… elle est carnivore ! Quand un insecte passe à proximité de ses feuilles charnues et visqueuses ils sont piégés et englués dans les sécrétions. Ils sont ensuite digérés grâce à une pepsine contenue dans les glandes des feuilles. Pour la reconnaître, elle fait entre 5 et 10 cm de long, les fleurs sont blanches et les feuilles vertes disposées à la base de la tige en pétales de rose, elle devient de plus en plus rare… attention aux doigts !

  • L’asphodèle

Asphodèle corseTantôt appelée Taravellu, tirlu, candellu selon qu’elle soit verte ou sèche, l’Asphodèle s’adapte à tous les types de terrain. Fleurissant au printemps et séchant l’été, vous reconnaîtrez l’Asphodèle grâce à sa ligne élancée, 1 mètre en moyenne de tige verte d’un demi cm d’épaisseur, les 30 derniers cm présentent plusieurs tiges plus fines fleurissantes par le bout, blanches en général. Autrefois, les anciens utilisaient l’Asphodèle à des fins spirituelles. Tantôt confectionnées en croix pour protéger les récoltes, tantôt utilisées par les « Mazzeri » (celles qui sont capables de jeter un sort), ou encore en torche tout simplement pour s’éclairer… les tiges d’Asphodèle resteront dans les mémoires comme des épées pour les jeux d’enfant…


  • La drosera rotundifolia

Très rare en Corse, on ne la trouve que sur deux sites, très froids et « pozzineux » : Crena et Moltifao. C’est également une plante carnivore, cette particularité est en quelque sorte une adaptation à son milieu qui s’est avéré très pauvre en minéraux. Pour capturer ses proies, elle se sert de ses feuilles tentaculaires terminées par une goutte gluante. Vous la reconnaîtrez à son allure très particulière : elle présente en général trois ou quatre tiges se terminant par des boules filamenteuses, ses feuilles sont vertes et l’on peut apercevoir une petite goutte à leur extrémité.

  • L’ancolie de Bernard (amore piattu)

Attention, cueillette est interdite !! Elle pousse à l’ombre des rochers entre 1 000 et 2 500 mètres d’altitude. Cette petite fleur bleue à l’air si délicat, mesure de 5 à 10 cm, au bout de sa tige, la fleur semble vous regarder. Ses feuilles sont vertes et ressemblent à de gros trèfles.

  • Le serapias (boca di gallu)

Le Serapias est une plante de 10 à 30 cm qui pousse essentiellement autour des mares et marécages, et fleurit en avril. Très jolie, la base de sa tige est verte pour se dégrader progressivement vers les tons orangers.

  • L’arbousier (l’Albitru)

Arbuste du maquis de 0 à 900 mètres, il est très souvent entouré du ciste et de la bruyère, la fleur est la composante principale du miel d’hiver (il fait ses fruits de novembre à janvier). Son fruit rond, rouge, jaune ou vert selon la maturité, a une saveur douce et sucrée et sert très souvent à la fabrication de confitures, gelées ou eau-de-vie. Sachez néanmoins qu’il serait fortement déconseillé aux épileptiques. On le repère facilement en observant le maquis car c’est un arbuste de 2 à 6 mètres qui présente la caractéristique d’avoir des fruits colorés et des fleurs blanches quasiment tout au long de l’année.

  • La Pivoine de Corse (U Pavone corsu)

De son nom scientifique « Paomia Mascula », deux variétés sont présentes sur l’île : la méditerranéenne Russoi et la variété Corsica, spécifique à la Corse (on rencontre surtout ses grandes fleurs roses dans le sud de la Corse). Malheureusement c’est une espèce qui se raréfie. Ce phénomène étant dû à une cueillette trop importante.

  • Le pin laricio (U Lariciu)

Majestueux et parfumé, tel est son nom de code ! On peut le reconnaître facilement par l’extrême droiture de son tronc – qui servait d’ailleurs autrefois aux romains à confectionner les mâts de leurs bateaux – dans les forêts d’Aitone, Valdu Niellu, Vizzavona et Bavella entre 800 et 1 800 mètres, estimées aujourd’hui à environ 50 000 hectares. Jusqu’à 50 mètres de hauteur pour 2 mètres de diamètre pour les plus anciens (certains vont jusqu’à 400 ans), le pin Lariciu est une composante emblématique de nos forêts. On le reconnaît à ses petites pommes de pin. Vous comprendrez à présent la haine de certains insulaires lorsqu’ils assistent impuissants aux ravages des feux durant la saison estivale sur des arbres séculaires gages de mémoire…

  • Le chêne vert

Pourtant court et trapu en général, le chêne vert peut parfois atteindre jusqu’à 20 mètres de haut, à des altitudes variant autour de 500 mètres. Son fruit est le gland, il est particulièrement apprécié par les porcs coureurs. On le distingue des autres chênes par son écorce présentant de fines gerçures. Ses feuilles vertes dentées et épineuses ressemblent à celles du houx, son nom scientifique ne laisse d’ailleurs aucun doute là-dessus : « Ilux ». Son bois est particulièrement apprécié entre autre pour le chauffage. Malheureusement trop souvent victime du feu, le chêne vert voit son évolution tellement freinée qu’il peut arriver de le trouver sous forme buissonnante !

  • L’olivier

C’est un arbre vivace qui pousse dans les sols pierreux sur le littoral jusqu’à 600 mètres d’altitude. Sa taille varie selon qu’il soit taillé (3 ou 4 mètres) ou non taillé (de 10 à 15 mètres). On le reconnaît facilement par ses petites feuilles gris-vert persistantes, dures et allongées, ses fleurs sont disposées quant à elles en grappes à la base des feuilles. Les fruits sont les légendaires olives vertes puis noires arrivées à maturation. L’Olivier fleurit au mois de mai ou juin. Sachez également que le bois de l’Olivier est très apprécié en menuiserie artisanale (car il est très dur et très veiné !). Autrefois utilisé par les anciens pour guérir la fièvre – on dit alors qu’il est fébrifuge – (en corse la fièvre se dit « a freba »), on parle également de l’Olivier comme de l’arbre immortel ! Ce surnom est dû au fait que même le tronc détruit, de ses rejets peut renaître un arbre !

Vous trouverez beaucoup d’oliviers en Balagne sur les coteaux ensoleillés. L’Olivier est encore relativement bien exploité en Corse où il n’y a pas de gel, la récolte peut donc se faire normalement par la chute naturelle des olives, ce qui explique peut-être en partie ce goût unique de l’huile d’Olives corses…


  • Le châtaignier

Aussi légendaire en Corse que le pin Lariciu, le châtaignier est une des composantes essentielles de la vie culinaire insulaire. Il est en effet très exploité pour ses fruits. A l’époque des Génois, la production et l’exploitation de châtaignes prit une telle ampleur qu’on donna à une certaine région le nom de… Castagniccia (en corse la châtaigne se dit « a castagna »). Son bois blanc jaune un peu rosé ressemble au chêne avec les mailles en moins. Il est très apprécié pour sa robustesse et sa beauté dans la construction de charpentes, escaliers, parquet et autres meubles de valeur, pour ne pas dire de luxe.

  • L’Eucalyptus (l’Ocalitu)

« Eucalyptus… ton odeur, ton parfum m’enivrent à en perdre la raison… mais pas mon chemin… tu es mon guide, frère de la myrte, la bruyère et du ciste pour me guider jusqu’à mon île aux mille senteurs. Quel bonheur de te voir danser sous le vent et fleurir au printemps… ». Vous l’aurez compris, l’Eucalyptus est essentiellement connu pour son parfum, comme partout ailleurs me direz-vous, oui mais ici son odeur est décuplée par la proximité des autres fragrances du maquis ! Saviez-vous à ce propos que c’est un des meilleurs agents anti-viraux et antiseptiques, c’est d’ailleurs pour cette raison que l’on en met dans les saunas pour assainir l’atmosphère. A part ça, le conseil d’U Biancu : lorsque les fruits et certaines feuilles tombent (surtout par grand vent), ramassez-les et faites brûler dans la cheminée les fruits en mettant les feuilles à côté du feu… on se croirait alors dans un sauna !

Qu’est ce qu’on trouve Sous la mer…

  • La posidonie (a fulasca – erba marina)

Lorsqu’on sait que son nom lui a été donné en rapport au dieu de la mer Poséidon on imagine à quel point cette algue est prestigieuse ! La posidonie est une plante verte qui forme de vastes prairies sur le sable où se niche une grande diversité de poissons venus se cacher d’un intrus ou tout simplement pour frayer à la période venue. Cette plante à fleurs est endémique à la Méditerranée et fleurit en automne. Outre le fait d’être belle, cette plante – naguère vivant sur les continents – est un formidable atout pour les fonds marins. Elle est en quelque sorte l’équivalent des forêts sur la terre ferme tant il est vrai qu’elle fournit énormément d’oxygène pour le milieu marin, elle permet également de fixer les fonds sablonneux, elle produit des matières végétales et protège les plages en atténuant la houle. Une grande quantité de cette fleur est gage de bonne santé du milieu marin dans lequel elle évolue, c’est pourquoi leur présence en grand nombre sur certaines plages du littoral, même si ce n’est pas très esthétique, est nécessaire au bon fonctionnement de tout un écosystème complexe !

La fleur de Posidonie, malgré son nom enchanteur n’est pas la seule dans nos eaux magiques, il existe également bon nombre d’algues brunes, vertes, rouges qu’elles soient dures ou molles, grandes ou petites, à vous de les découvrir au fil de vos plongées…

Crédits photos : Cyril Vienne, Yoruno, Jean-François Bonachera, Bernard Maurice, BerndH, Loic Colonna.